L’écoute est un processus premier et fondateur de la démarche de coaching. Il s’agit globalement d’échange et de reconnaissance mutuelle.
L’écoute est particulière en coaching, elle relie :
- Compréhension
- Attitude d’acceptation inconditionnelle
- Etat interne de congruence.
1. L’écoute facilitatrice, discrète et affirmée
Le coaching visant à l’autonomie a donc pour vocation de devenir inutile. L’écoute est fondée sur le présupposé que chacun possède en lui toutes les ressources de son évolution. Le coach accompagne en restant en arrière : présence rassurante et dynamisante qui vise à libérer la parole et induit une acceptation inconditionnelle.
Le style du coach doit donc être élégant et discret, position haute officieuse, le sujet en position haute officielle.
- Le coach n’est ni pour ni contre quoi que ce soit.
- Le coach n’a d’autre projet que d’être impliqué authentiquement dans la relation de coaching.
- Le coach est neutre et bienveillant.
Go first : le contexte de liberté, de permission et d’ouverture, d’authenticité, va encourager le sujet a faire de même.
2. Compréhension
- La compréhension est d’abord intellectuelle. Pour parvenir à une vision partagée, coach et coach doivent s’entendre sur les mots et concepts qu’il faudra préciser, sur les phénomènes logiques qui viennent inter-agir avec la réalité du coaché.
- La compréhension logique est rassurante mais ne suffit pas au coaching. Le coach a besoin d’entrer en résonance avec la subjectivité du sujet, ce que l’on peut nommer compréhension empathique. Cette compréhension permet au coaché d’appréhender et d’accepter sa réalité subjective.
- La compréhension empathique, synchronisation exige du coaché qu’il abandonne son cadre de référence habituel. La coach doit quitter son modèle du monde d’accompagnateur pour celui de l’accompagné.
- Le coach a besoin de découvrir le coaché qui a besoin de se découvrir : c’est là la première alliance.
3. Attitude d’acceptation inconditionnelle
En plus de la compréhension logique et empathique, l’attitude d’acceptation inconditionnelle se nourrira de :
- Tolérance (liberté laissée au sujet) qui permettra de cheminer à son rythme en visitant des univers hors du contexte habituel.
- Respect : au de »là du respect conventionnel qui est bien-entendu nécessaire, le respect en coaching est particulier car il est inconditionnel et fondé sur le caractère d’unicité de chaque individu.
L’acceptation inconditionnelle signifie acceptation d’un individu à moment présent dans une démarche de coaching, non approbation. Il ne s’agit pas d’approuver des actes mais d’accepter d’échanger sur ceux-ci dans un moment spécifique et présent.
4. Congruence
Elle caractérise le fait d’être en accord avec soi-même.
Pour que la relation aboutisse, le coach doit être congruent, c’est à dire en accord avec lui-même, son identité, sa mission (« Pour écouter l’autre, il faut d’abord m’écouter moi-même » C. Rogers).
Cette congruence se traduira par le fait que le coach pense ce qu’il dit, exprime ce qu’il ressent, fait ce qu’il dit et écoutera d’autant mieux qu’il est présent à lui-même et affirmé dans la relation.
Go first : pour inviter le sujet à être en contact avec lui-même, ouvert à ses sentiments et émotions, disponible à l’exploration de ses valeurs, de ses désirs il est nécessaire au coach de figurer a priori cette authenticité.
C’est là la difficulté, être orienté vers un idéal de congruence, étant à la fois le plus authentique possible tout en restant disponible et pleinement à l’écoute du sujet.
Par J. Boutillier